■ nom; CRAWFORD
■ prénom; Clayton Martz
■ sexe; Masculin

■ date de naissance; 29 Janvier 1972 – 37 ans
■ lieu de naissance; Londres – Royaume Uni

Le Kartel c’est qu’un repaire à criminels, à prostitués, à jeunes femmes sans aucun amour propre, à drogués. C’est un nid à rats que la Reine Noire tente de faire passer pour un lieu idéal où tous les plaisirs sont assouvis. Je ne respecte rien de cet endroit et pourtant je m’y rends le plus souvent possible. Pourquoi ? Certains diront que c’est le seul endroit où je peux poser ma main sur une femme ; d’autres diront que c’est parce que c’est un des rares endroits où les langues se délient et où je pourrais en savoir davantage sur la mort de ma sœur. Dans tous les cas, cela ne vous regarde pas. Je suis libre de faire tout ce que je souhaite et je suis donc libre de fréquenter le Kartel si cela me dit. Quant à sa possible dissolution, disons que c’est dans mes plans, que j’y pense, que je me dis que ça pourrait être une bonne idée, que je pourrais avoir même une promotion mais … peut-être me suis-je déjà trop attaché à ces filles, à ces effluves de parfums féminins et de sexe … peut-être que je suis déjà touché par elles et que je ne peux plus m’en détacher. Je ne préfère pas y penser, je garde mon esprit rivé vers ma sœur et ma quête.

Tout a commencé cette nuit où le téléphone de notre appartement se mit à sonner. Je vivais avec ma sœur, Gretchel. Une jeune étudiante en droit qui voulait devenir juge pour le droit des femmes, elle voulait se battre pour ces petits êtres alors que moi, j’enchainais les petits boulots pour payer le loyer et les factures. On formait une sacrée belle équipe. Me trainant hors de mon lit, je posai mon regard sur le radio réveil sur la table de chevet. 3 :05. Qui pouvait appeler à cette heure à part le débile petit ami de ma sœur qui était à mes yeux un pur raté ? C’est donc d’un pas trainant que je décrochais le téléphone pour entendre une voix fluette, timide, gênée et légèrement angoissée.

- Monsieur Crawford ?
- Oui c’est bien moi. Que se passe-t-il ?
- C’est l’hôpital Sainte Marie. Je vous appelle parce qu’il vient de se produire une chose terrible. Gretchel Crawford.
- Quoi ? Qu’est ce qu’il s’est passé ? Mon palpitant fit un bond dans ma poitrine comme s’il allait lui-même secouer cette auditrice qui n’arrivait pas à dire clairement les choses. Il lui est arrivé quelque chose ? Je dois aller la chercher ?
- Nous avons tout tenté mais les médecins ne peuvent plus rien faire … Il faudrait que vous veniez pour le côté administratif.
- Biiiiip.

J’avais raccroché au nez de cette idiote qui pour la première fois annonçait une telle nouvelle, elle avait d’ailleurs pas mal de boulot derrière elle pour améliorer les choses. J’avais raccroché pour me retrouver adossé au mur de la cuisine, les paumes de mains plaquées contre mon visage tiré par la fatigue. Gretchel !? Qu’avait-elle encore fait ? Enfilant un jean, un T-shirt, une veste en cuir et je me dirigeais vers cet hôpital. Déboulant dans le hall de celui-ci, une jolie infirmière me guida alors jusqu’à cette pièce. On pouvait voir trainer sur le sol quelques compresses ensanglantées, des gants que les médecins avaient dû laisser tomber. Et sur cette civière, ma sœur, un tuyau entre les lèvres, les yeux clos et les cheveux tout autour de son visage. L’infirmière baissa son regard en poussant la porte, signe que je pouvais entrer. Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé mais dans ces moments-là, plus aucun membre ne vous répond. Vous êtes paralysés et c’est une puissance surnaturelle qui vous fait agir. Je marchais lentement jusqu’à elle, plongea ma main dans ses cheveux cuivrés avant de déposer un baiser sur son front … jusqu’à tomber sur les genoux pour la serrer dans mes bras. Ma sœur. Je m’étais juré de la protéger, de la rendre heureuse … je lui jurais dès lors de retrouver le rat qui lui avait fait ça et de le lui faire payer.


Depuis cette nuit, je n’ai de cesse de chercher le responsable. Aujourd’hui, les années ont passé. Je suis flic. Un putain de représentant de la loi qui essaie de se battre contre le Kartel. Enfin c’est ce que je devrais faire normalement mais j’ai d’autres chats à fouetter d’autant plus que ces demoiselles pourraient m’apporter des informations cruciales sur ma sœur et son assassin. Le pouvoir, j’ai rapidement compris que c’est ce dont j’avais besoin pour parvenir à mes fins.

- Ne m’envoie pas une ratée cette fois.

Elle leva les yeux au plafond pour ne pas me sauter à la gorge, j’adorais ce sentiment de tension, cette atmosphère gonflée de haine quand nous sommes dans la même pièce. Cette femme est aussi puissante que moi, elle est aussi puissante que moi mais je la tiens quand même au creux de ma paume … pour l’instant. Je m’amuse dans son monde comme un véritable chat s’amuse avec des souris. Elle tourne les talons, me laisse seul avec une des siennes et je peux dès lors me rendre compte de ma puissance, de mon pouvoir et du fait que je suis ici comme un Roi, un pacha que nul ne peut arrêter.