L'enfance d'Ikram était celle de la plupart des enfants afghan. Elle n'était pas plus privilégier que les autres. Elle enviait ceux qui avaient toujours leur mère, mais n'en faisait jamais de cas. Il n'était pas dans sa nature d'exprimer la moindre opinion. On avait depuis longtemps refusé de lui donner ce privilège. Il était donc parfaitement normal que dès que son père et ses frères avaient le dos tourné, elle défiait les ordres qu'on lui avait donné. Elle y retrouvait une satisfaction divine, mais qui était toujours de courte durée. Cette sensation d'invincibilité était toujours interrompu par le poing de son père qui s'abattait sur sa mâchoire. À l'époque, les coups avaient été le symbole de sa soumission envers l'espèce mâle de la terre entière. Maintenant, le même comportement avait une signification complètement opposé. Pas plus tard qu'hier, un homme d'affaire de la région l'appelait pour qu'elle aille le rejoindre à sa chambre habituelle. Elle eut à peine le temps d'ouvrir la porte qu'il lui mettait une gifle. La seule réponse qu'il recevait était un sourire malicieux.Sans l'avouer, il aimait cette provocation muette. Un "encore" silencieux qui le forçait à répéter son geste jusqu'à ce que sa joue soit d'un rouge vif. Alors, il la trainait immanquablement jusqu'au lit après l'avoir agrippé par les cheveux. Ici et dans sa situation, elle n'avait aucune objection à cette violence qu'elle considérait comme libératrice. Elle avait fait le choix de l'accepter. C'était là la différence avec son passé. Elle n'avait plus besoin de se rebeller. Et malgré la violence de ses rapports, elle s'était toujours sentit en sécurité. C'était en grande partie grâce a Callypso qui l'avait pris sous son aile et James qui faisait des pieds et des mains pour la garder en sécurité. D'ailleurs le jeune mac était la seule ombre au tableau. Être près de son mac la mélangeait. Elle begaillait. Ses paumes devenaient moites. Mais elle ne pouvait supporter de ne pas le voir plus de vingt-quatre heures. C'était un cercle vicieux qu'elle essayait de cacher de son mieux à Callypso qui risquait de ne pas appréciait. Surtout si elle apprenait que sa protégée était amoureuse de son Mac. Et que la réciproque était aussi vraie.

Dire que le Kartel était toute sa vie était un euphémisme. En fait, le Kartel lui avait donné la vie et l'avait transformé. La discipline et l'obéissance que son père avait rêvé d'inculquer à sa fille faisaient maintenant partie de son quotidien. Elle avait trouvé satisfaction dans cette forme de soumission. Elle ne s'était jamais sentit en danger. Elle ne s'était jamais sentit mise à part. Ici, elle avait une mère, Callypso, et beaucoup plus de soeur et de frère qu'elle ne l'aurait voulu. En partant avec Callypso, elle avait été adoptée dans une famille où elle faisait sa part. Une vision naive des choses certains diront. D'autre s'opposeront en disant que son corps ne lui appartenait pas. Elle n'était pas d'accord avec ces mauvaises langues.